Les émeutes restent intenses en Ile-de-France et s'étendent en province
Pour la neuvième nuit consécutive, la France a connu, vendredi 4 et samedi 5 novembre, de nouvelles violences urbaines. Samedi matin, le procureur de Paris, Yves Bot, faisait état d'un total de 897 véhicules incendiés et de plus de 250 interpellations. "Nous avons eu cette nuit, j'ai eu les derniers chiffres, au niveau national, 897 véhicules à avoir été brûlés dont 656 en Ile-de-France", a-t-il déclaré sur Europe 1.
Parmi les voitures incendiées, 241 l'ont donc été en province où le phénomène, apparu la veille, a pris de l'ampleur.
Les forces de l'ordre ont réalisé beaucoup plus d'interpellations de fauteurs de troubles présumés que la veille (253 contre 78 ). Il s'agissait d'une priorité d'action fixée aux policiers.
Les autorités notent une baisse des affrontements directs entre émeutiers et forces de l'ordre, lesquelles avaient essuyé des tirs à balle réelle dans la nuit de mercredi à jeudi. "C'est plutôt un harcèlement de la police que de l'affrontement", a-t-on résumé de source policière.
M. Bot a estimé à propos de ces événements qu'il s'agissait de "violences organisées". "Par qui ?, s'est-il interrogé. Si j'étais en mesure d'apporter une réponse précise, les personnes seraient déjà sous les verrous. Mais on voit une manière d'agir qui est organisée. Cela répond à une stratégie (...) qui inclut une véritable tactique mobile".
"Cela se fait, a-t-il ajouté, par des unités mobiles de jeunes - ou de moins jeunes puisqu'ils sont masqués - qui arrivent sur des scooters, balancent une bouteille enflammée sur un véhicule puis repartent. Il est extrêmement difficile de les interpeller."
"Il y a des bandes organisées, a-t-il poursuivi, et il est incontestable que cela se fait de manière qui donne toute l'apparence de la coordination entre elles. D'ailleurs, on peut lire sur certains sites des blogs qui incitent d'autres villes à se joindre au mouvement de la région parisienne."
"C'est un mouvement qui est dirigé essentiellement contre les institutions de la République, a-t-il estimé, mais ce n'est pas un mouvement qui prend une tournure communautariste. Objectivement, c'est la seule chose que l'on peut dire."
Ces violences sont intervenues quelques heures après un nouvel appel au calme, lancé vendredi par des maires des communes du département de Seine-Saint-Denis et par le frère d'un des deux jeunes morts par électrocution le 27 octobre. Le maire UMP d'Aulnay-sous-Bois, Gérard Gaudron, en a pour sa part appelé à une marche silencieuse samedi dans sa ville.
Environ 1 400 policiers, gendarmes et CRS avaient été déployés en Seine-Saint-Denis. Dans les départements voisins, gagnés par la violence, les effectifs policiers ont été renforcés et les unités sont "plus mobiles et réactives" qu'auparavant, a-t-on souligné à la préfecture. Un hélicoptère muni d'un projecteur-caméra a été dépêché sur place.
SEINE-SAINT-DENIS. Dans le département de la Seine-Saint-Denis, où les troubles ont commencé il y a une semaine après le décès accidentel de deux adolescents dans un transformateur EDF, divers incendies ont touché des bâtiments.Dans la commune d' Aubervilliers, deux entrepôts ont été incendiés. Au total, 700 sapeurs-pompiers ont été mobilisés dans le département où une quinzaine de communes ont été touchées par des incidents dans la nuit.
A La Courneuve, le feu a été mis à une crèche. A Montreuil, un magasin Leader Price a été incendié ainsi qu'un parking et un concessionnaire automobile. Trois blessés légers sont à déplorer dans cette ville.A Pantin, la police a interpellé sept mineurs qui transportaient dans leur sac à dos des "projectiles incendiaires" et des bouteilles d'essence.
A Pierrefitte-sur-Seine, un engin incendiaire a été lancé contre le mur de la synagogue, tandis qu'à Villetaneuse, un bureau de poste a été incendié. Toujours à Pierrefitte, plus d'une centaine de personnes ont été évacuées pendant la nuit après le déclenchement d'un incendie dans un parking souterrain sous leurs immeubles.
D'autres incidents ont été signalés dans le département, par exemple à Epinay-sur-Seine, où une cinquantaine de jeunes cagoulés ont saccagé une dizaine de voitures.
Un engin incendiaire a par ailleurs été lancé sur la façade du commissariat de Saint-Denis.
ESSONNE. Un policier a été blessé par deux pavés dans le quartier de Coquibus, proche de la cité sensible des Tarterêts de Corbeil-Essonnes, où une concession Opel et un dépôt de pneus ont été incendiés. La mairie de Saint-Michel-sur-Orge a été ravagée en partie par un incendie tandis qu'une école maternelle et primaire à Brétigny-sur-Orge a été détruite en partie.
VAL D'OISE. Une dizaine de voitures ont été incendiées entre Vauréal et Jouy-le-Moutier, aux environs de Goussainville et Garges-les-Gonesse, selon la préfecture du département. Cinq personnes ont été interpellées sur les lieux. Le feu a été mis à une boulangerie et à un bureau de ventes en préfabriqué.
YVELINES. Parmi les incidents recensés figurent l'incendie d'une école maternelle d'Achères.
HAUTS-DE-SEINE. A Suresnes, un incendie s'est propagé de véhicule en véhicule dans un parking souterrain, entraînant la destruction de 36 voitures.
A Clamart, selon une source policière, un enfant de dix ans a été interpellé avec une bouteille d'essence dans les mains tandis que dans le même département, à Boulogne, la police a arrêté un fauteur de trouble qui aurait aspergé quinze véhicules légers.
SEINE-ET-MARNE. A Meaux, un véhicule des sapeurs-pompiers a été détruit. Le bâtiment du collège Jean-Monet de Torcy a été à moitié détruit.
VAL-DE-MARNE. A Champigny, un bus a été vidé de ses occupants et incendié.
HAUTE-NORMANDIE. Les chauffeurs de la compagnie des transports en commun d'Elbeuf (Seine-Maritime) ont décidé d'exercer leur "droit de retrait" et n'ont pas pris leur service samedi matin, après la destruction par incendie d'un bus de leur société, a-t-on appris de source policière. Vendredi soir à Cléon, près de Rouen, des inconnus ont lancé des bouteilles incendiaires à l'intérieur d'un autobus, avant de s'enfuir. La conductrice et tous les passagers ont pu descendre juste avant que le véhicule ne s'embrase et ne soit totalement détruit.
Par ailleurs, au Havre, deux hommes encagoulés soupçonnés d'avoir tenté de mettre le feu à une voiture ont été interpellés dans la soirée, selon la police. Dans cette ville, sept véhicules ont été incendiés dans la nuit de vendredi à samedi, et cinq la nuit précédente. "Cela correspond à une activité un peu plus importante que d'habitude", assure-t-on de même source.
Dans l'Eure, selon la préfecture, huit véhicules ont été incendiés au cours de la nuit de vendredi à samedi, dont cinq dans les quartiers sensibles de Louviers.
MIDI-PYRÉNÉES. Sept voitures ont été incendiées dans des quartiers de la périphérie de Toulouse, où la police a procédé à trois interpellations, a déclaré en milieu de nuit la préfecture de région. A minuit, précisait-elle, le calme était revenu dans les quartiers troublés.
BRETAGNE. Onze voitures ont été incendiées à Rennes et plusieurs feux de poubelles sont également à déplorer, a-t-on appris auprès des pompiers.
PAYS-DE-LA-LOIRE. A Nantes, quatre voitures ont brûlé dans le quartier de Bellevue à 21h30, mais tout est rentré dans l'ordre par la suite, d'après les pompiers.
NORD. Quatorze voitures ont été incendiées dans la soirée à Lille, Roubaix, Tourcoing, Wattrelos, Hem et Mons-en-Baroeul, a déclaré la préfecture. Aucune interpellation n'a été effectuée.
PICARDIE. A Amiens, six voitures ont été incendiées et un camion de pompiers caillassé pendant une intervention dans les quartiers nord de la ville, selon la préfecture de la Somme. Deux jeunes majeurs ont été interpellés par la police, a-t-on précisé de même source.
Deux bus ont été entièrement détruits et deux autres partiellement endommagés par un incendie dans un entrepôt extérieur proche du centre-ville de Soissons (Aisne). Trois voitures ont par ailleurs été incendiées dans le quartier de Presles dans la même ville. Aucune interpellation n'a eu lieu.
Dans l'Oise, trois voitures ont été incendiées, dont l'une à proximité d'un lycée, à Méru, a-t-on appris auprès de la préfecture, qui a précisé qu'aucune interpellation n'avait eu lieu.
AQUITAINE. Dix véhicules et une salle pour les jeunes ont été incendiés dans l'agglomération de Bordeaux dans la nuit de vendredi à samedi, a indiqué la préfecture de Gironde.
Les véhicules incendiés ont été recensés à Bordeaux ainsi que dans plusieurs communes de sa banlieue comme Lormont, Blanquefort et Bègles. Dans cette dernière ville, dont le député-maire est le Noël Mamère (Vert), une voiture municipale et une salle pour les jeunes située dans une cité ont également été incendiés. De nombreux feux de poubelles ont par ailleurs été signalés dans l'agglomération.
La nuit a été calme dans les autres départements de l'Aquitaine à l'exception de Pau, où onze véhicules de tourisme ont été incendiés dans le quartier sensible de l'Ousse-des-bois.
ALSACE. Dix-sept véhicules ont été incendiés dans la nuit de vendredi à samedi dans plusieurs quartiers de Strasbourg, a-t-on appris de sources concordantes. Les voitures ont été incendiées dans les quartiers de Cronenbourg, Hautepierre et Cité de l'Ill, a-t-on appris auprès des pompiers et de la police. Aucun n'affrontement direct n'a eu lieu avec les forces de l'ordre et aucune interpellation n'a été signalée.
Entre le 27 octobre et le 3 novembre au soir inclus,
1 260 véhicules ont été incendiés en Seine-Saint-Denis, dans le Val-d'Oise, les Yvelines, l'Essonne, les Hauts-de-Seine, le Val-de-Marne et la Seine-et-Marne, selon la police.
PS : Mais ils sont où ? mais ils sont où ? mais ils sont où les marseillais ? lollllll
Par contre, si j'étais vous, c'est clair que je sortirais pas ce week-end, ils attendent que le week-end pour se lancer complètement...
Car c'est grave des malades, pour lancer des cocktails molotovs dans les bus alors qu'il y a des gens à l'intérieur, je me demande si pas eux qu'il faut envoyer à Guantanamo...
Mais que fait Super Nani ???!!!! Help uuuuuuuus :p[/b]